Abstract | Abstract Résumé:Le 13 février 1991, le Professeur Georges Boudarel a été interpelé, lors d'un congrès au Sénat sur "L'actualité vietnamienne," par un groupe d'anciens combattants, qui l'ont accusé d'avoir été 'commissaire politique' dans le camp Viêt minh 113 et d'être ainsi responsable d'un nombre élevé de morts. "L'affaire Boudarel" a éclaté, provoquant un débat public intense, centré non seulement sur les actions de Boudarel (qu'il qualifiait lui-même d'anticoloniales), mais sur la nature de la guerre d'Indochine et les mérites du projet colonial. La complexité de la guerre, qui était à la fois une guerre coloniale et un point chaud de la guerre froide, a retenti dans ces débats, les défenseurs de Boudarel insistant sur la nature coloniale du conflit, tandis que ses détracteurs ne reconnaissaient que l'objectif anticommuniste des forces françaises. Cet article analyse les débats concernant la nature de la guerre, ainsi que les enjeux médiatiques de la question de la 'mémoire' de la guerre d'Indochine, avant d'élargir la discussion afin de replacer l'affaire Boudarel dans le contexte plus large de la question mémorielle en France.
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